SEPTEN
VILLEURBANNE 2018
Informations Techniques
Architecte mandataire : Anne Démians
BET Structure et Façade : VP & Green
BET Fluides : Setec
BET Economiste : AXIO
BET HQE : Etamine
Acousticien : Jean-Paul Lamoureux
SDP : 15 328 m²
Coût : 14.8 M€ HT
La question qui se pose
La question qu’il convient donc de poser, en premier lieu, tient dans l’analyse qu’on pourrait faire des éléments qui sont en place, en les reconsidérant du point de vue de l’histoire de l’architecture puis de leur réemploi dans l’univers contemporain recadré que nous vivons. Faire en sorte que tout ce qui importe reste en place et que tout ce qui pourrait être moindre soit réinterprété ou réécrit comme dans une « parenthèse »
Les obsessions de l’architecte
De prime abord, il n’est pas évident d’identifier le SEPTEN (1984) comme un bâtiment original. Rien ne le distingue, à priori, des immeubles voisins, de même destination. De facture tout à fait classique pour son époque, il reprend certains archétypes constructifs des années 80. La sobriété de façades faite d’un parement unique de granit poli, agrafé directement à la structure principale s’accompagne de celle des grands cadres carrés des fenêtres, imprimant la surface d’un effet de répétition qu’on trouve dans nombre de réalisations de l’architecte.
C’est avec ce deuxième effet, mettant en scène une obsession avouée pour la trame (les rampes et le déplacement oblique en constituant la première) que l’architecte complètera le SEPTEN. Il en reproduira d’ailleurs les bases, en 1991, avec le collège Vincent d’INDY à PARIS puis en 1993 avec le Consultant PLUS à Nîmes. Il nous aura donc fallu dépasser l’esthétique produite par ces deux thèses pour, à travers coupes, écrits et plans, comprendre un peu mieux ce qui faisait du SEPTEN un bâtiment inédit et unique en son genre.
Visite sur place
Ce qui interroge, c’est d’abord la répétitivité invariable du module carré de façade. Composées de modules carrés, autour d’ouvertures elles-mêmes carrées, les 8 façades (4 dehors et 4 dedans) offrent un traitement homogène. Dans cette répétition sans hiérarchie, il est même difficile d’identifier l’entrée du bâtiment. La signature extérieure du bâtiment reprend le thème du carré, démultiplié jusqu’aux limites inferieures et supérieures des masses construites.
Ce qui nous interpelle ensuite, une fois entrés à l’intérieur du bâtiment, c’est ce grand atrium qui met en scène, par l’effet vide qu’il produit, les circulations planes et obliques qui se situent entre les blocs et, avec elles, l’effet spirale des blocs. Nous sommes là au cœur du sujet. C’est comme si l’architecte nous avait laissé un territoire et un espace d’intervention avec des règles très claires à suivre.
Ce que nous pourrions faire
Ce que je compris très vite c’est que si les dispositifs de façade et de circulation en spirale étaient intouchables, je pourrais intervenir sur le vide central et, bien sûr, sur les aménagements intérieurs des plateaux (assez faciles à réorganiser compte tenu de structures porteuses le permettant). Il faut dire que la façon d’organiser le travail avait considérablement changé entre les années 80 et maintenant et qu’il s’agissait de remettre l’ensemble des espaces de travail au gout du jour et de les étendre, sans altérer les qualités intrinsèques de l’œuvre de Claude PARENT.
Réflexion sur la pensée active
En effet, si cette réalisation Villeurbannaise marque une évolution évidente dans la façon d’aborder le travail à travers des relations internes construites (déjà) sur le déplacement de l’individu au travail et la rencontre utile provoquée, elle reste, incontestablement, la coque d’un travail pionnier que son architecte nous transmet à travers des espaces et des dispositifs qui traduisent la pensée active sur laquelle il fonda la conception de l’ouvrage.
De ce travail d’anticipation, issu des années 80, je décidai d’en tirer la leçon et de faire la même chose en examinant ce qui construisait le travail d’aujourd’hui et de demain à travers ses dimensions numériques, comme je venais de la faire pour le siège de la Société générale, les Dunes, à Val de Fontenay (2017).
On parlerait alors d’une plus grande flexibilité de l’espace de travail, d’une autonomie plus grande de chacun des plateaux (rajoutées des circulations verticales), d’une plus grande quantité d’espaces partagés, de lieux collectifs disponibles et d’espaces connectés correspondant mieux à la fragmentation réelle du temps de travail actuel. Et on érigerait, en son nom, des aménagements consentis.