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HÔTEL-DIEU
PARIS 2019-2025

Informations Techniques

LAUREATS

Maître d'ouvrage : NOVAXIA
Architecte : Anne Démians
ACMH : Pierre-Antoine Gatier
Architectes programmistes : LBA
Directeur de projet : Alain Sabounjian
Chef de projet : Maïté Casas
Équipe : Martin Mercier, David Dahan, Georges Daou, Minsu Lee, Mathieu Rouveix
Perspectives : Georges Daou
Designer de mobilier : Constance Guisset
BET Structure : SETEC
BET Façade : VP & Green
BET Fluides : SETEC
BET Economiste : AXIO
BET énergétique et environnement : OTEIS (Bruno Georges)
BET méthode : CICAD
Paysagiste : Atelier Grégory Tissot
SDP : 20 000m²
Coût : 65 M€ HT

L’HÔTEL-DIEU – Les transformations de Mai

Ces nouveaux usages qui portent l’Hôtel-Dieu vers de nouveaux espaces.

État des lieux
C’est en 2017 que l’AP-HP, accompagnée par la ville de PARIS, lance un appel à projet pour transformer la partie sud de l’HOTEL-DIEU et lui donner une autre vie.

Le projet, lauréat de la consultation de mai 2019, ne modifie en rien la structure historique du bâtiment existant, mais revisite entièrement ses espaces. Il est signé Anne DEMIANS, architecte, accompagnée dans sa réflexion immobilière sur le patrimoine par Pierre Antoine GATIER (ACMH) et porté par le développeur NOVAXIA.

L’enjeu d’un tel projet est d’installer un équilibre adroit entre la structure historique des bâtiments existants et un programme chargé en nouvelles destinations. Des assemblages inattendus devant projeter l’Hôtel-Dieu dans une surprenante modernité.

L’hôtel-Dieu, construit entre 1867 et 1878, par les architectes Emile-Jacques GILBERT et Arthur-Stanislas DIET, est un établissement hospitalier. La partie la plus importante de ses espaces restera le lieu d’activités hospitalières.

C’est dans les parties nord et nord-est de la bâtisse que sont regroupées les activités hospitalières du site. Et c’est au droit des parties sud et sud-ouest de l’îlot que se développera le nouveau projet porté par NOVAXIA pour le compte de l’AP/HP.

Etat d’esprit

« Faire bouger les choses sans faire trembler les murs, c’est attacher d’abord son regard à cette architecture appartenant à l’histoire. Puis, c’est la compléter, de l’intérieur jusque sur ses limites, par des remaniements modernes faits d’installations vivantes » (Anne DEMIANS)

LA NOUVEAUTÉ DES CONTENUS

Ce sont de toutes nouvelles activités qui accompagneront la rénovation de l’Hôtel-Dieu :

Un pôle « santé » : d’environ 10.000 m², y sera installé le 1er incubateur européen « Biotech/Medtech/IA » porté par Biolabs, permettra d’accueillir une centaine d’entreprises parmi les plus innovantes dans le domaine des biotechnologies, des technologies médicales et de l’intelligence artificielle.
Une salle polyvalente pour une programmation scientifique et culturelle, une maison des associations de patients, un accélérateur de design en santé, feront également partie de ce pôle santé.
Un pôle « habitats solidaires » accueillera une résidence pour le personnel soignant, une maison du handicap et une crèche associative.
Un pôle « attractivité » Une offre variée de restauration et de commerces viendra renforcer l’attractivité et l’animation de ce lieu emblématique. Un restaurant gastronomique, un café, un « food court » et des commerces seront sélectionnés par les différentes parties prenantes.
Les nouvelles complicités urbaines

Notre-Dame, l’Hôtel-Dieu et le Palais de justice de PARIS sont trois des pièces majeures du Paris historique. Le nouvel Hôtel-Dieu réécrit avec attention la complicité urbaine qui existe déjà entre ces trois pièces essentielles à la composition accomplie de l’Ile de la Cité.

« L’Hôtel-Dieu, ce modèle idéal de soins prodigués à travers les siècles, s’affirme sur l’Ile de la Cité, comme une pièce autonome », précise Pierre-Antoine GATIER. Proposant aussitôt de l’ouvrir sur son environnement immédiat à travers une succession de connexions visibles et élémentaires.

Les façades Nord et Sud sont actuellement, toutes les deux, fermées. La façade Nord ouvre sur la Seine et sera le nouvel accès de la partie hospitalière. Et celle, orientée au Sud ouvre sur le Parvis de Notre-Dame qui affiche une fréquentation touristique très importante. Afin de ne pas perturber le fonctionnement du nouvel Hôtel-Dieu, côté Parvis, par trop d’affluence touristique, seuls les 2 accès historiques de part et d’autre du pavillon central retrouveront leur usage d’origine. La façade gardera son intégrité d’origine.

« Il me paraissait, en effet, plus important d’ouvrir généreusement les façades Est et Ouest de la bâtisse existante afin que Parisiens, chercheurs et visiteurs, puissent profiter avantageusement de l’Hôtel-Dieu » (Anne DEMIANS)

Du côté de la rue d’ARCOLE

La cour la plus proche de la rue d’Arcole est réservée aux fréquentations plus domestiques avec l’installation dans les étages de l’hébergement des logements étudiants et d’une crèche. Cette cour est ouverte à l’Est, sur le quartier de logements qui jouxte la rue d’ARCOLE

Du côté de la rue de la CITE

L’ensemble est ouvert à l’Ouest, sur les grandes institutions installées « depuis toujours » sur l’Ile de la Cité. Le projet s’ouvre généreusement du côté de la Place de Lutèce qui articule et ordonne un tissu assez hétérogène.

Face à la façade Ouest de l’Hôtel-Dieu, la Place de Lutèce prolonge visuellement ses espaces piétons jusqu’à la cour d’entrée du Palais de Justice de Paris. Et c’est dans une parfaite symétrie que s’installe le projet. « Cette disposition qui permet d’installer l’entrée de l’Institut d’Innovations et de Santé sur le nouvel axe institutionnel »

Les axes principaux du nouvel aménagement

Trois axes importants s’imposent sur un site historique qui s’élargit désormais à l’Île Saint Louis et au Parvis de Notre-Dame de Paris.

L’axe historique qui commence au droit du Parvis de Notre-Dame de Paris et qui se poursuit à travers le Pavillon d’entrée actuel de l’Hôtel-Dieu pour se perdre dans le Jardin central, totalement refait, de la bâtisse.
L’axe institutionnel qui prend son origine au droit de la Place Dauphine et qui se poursuit, à travers le Palais de Justice de Paris, puis à travers la Place de Lutèce pour se terminer au droit du Parvis du Centre du Pôle Santé et Innovations, crée à cette occasion.
L’axe découverte et pauses qui traverse tout le site restructuré, en partant de la rue de la Cité pour la rue d’Arcole, et constituant l’ossature des découvertes gastronomiques du nouveau site.
La diversité des espaces disponibles entre cours et jardin.

Ce que nous avons mis en place autour des 2 cours que nous proposons de couvrir par des grands capuchons de verre, c’est une succession de programmes divers. L’idée est d’y voir évoluer un nouveau public, occupations commerciales et nouvelles destinations.

Mais, on y trouvera aussi un jardin central, dont la nature est plutôt verte et la géométrie encline à restaurer un lien entre les différentes parties de la programmation du site et l’Hôpital (projet en cours).

Le jardin est bordé sur tous ses longs pans de ces grands déambulatoires qui font circuler les gens à l’abri de la pluie et du vent et qui organisent les déplacements dans le site. La grande composition classique-renaissance de l’ensemble propose un espace-repère, où il y agréable de flâner, de travailler, lire ou se reposer.

DISPOSITIONS PRISES POUR RENDRE LE SITE DE L’HÔTEL-DIEU OPÉRATIONNEL
Regrouper autour de la cour n°1 un ensemble d’activités homogènes et tertiaires. Le grand parvis de l’ancien Palais de Justice de Paris et cette partie de l’Hôtel-Dieu forment, à tous les deux, une figure urbaine classique d’une grande cohérence. La cour se présente sous la forme d’un parvis en pente descendante, pour accéder au pôle d’innovation, situés de niveau et à proximité des auditoriums. L’accès aux bureaux et aux labos de l’Institut santé et innovation se fait par une pente douce formant 2 grands balcons en surplomb du parvis. Le parvis est planté afin d’assurer des espaces de fraicheur et de déambulations ou de rencontres et disponible aux visiteurs ou utilisateurs de l’Institut.

Regrouper autour des cours n° 2 et n°4 l’ensemble des activités commerciales, située, pour la première, à l’angle sud-ouest du site et, pour la deuxième, à l’angle sud-est. Ces 2 cours sont couvertes par une verrière afin de créer de vrais espaces disponibles. Cette disposition est essentielle pour renforcer la cohérence du site.

Regrouper au droit de la rue d’ARCOLE l’ensemble des espaces d’hébergement (logements étudiants), une crèche et quelques surfaces réservées à des activités de travail partagé et à des travaux sur le numérique. C’est ici que sont également connectées les voies de desserte logistique nécessaires au fonctionnement de l’ensemble du site et qui se poursuivent dans les infrastructures.

C’est la proximité avec les ilots de logements voisins de l’Ile de la Cité qui nous aura décidé à retenir cette partie du site pour y rassembler tout ce qui porte un caractère domestique. Ce choix est né de l’idée qu’un pas de côté était nécessaire pour préserver l’intimité de telles activités spécifiques et de l’idées que l’ensoleillement y était, là, plus performant.

Considérer la cour n°3 comme le point de départ d’un parcours qui démarre sur le parvis Notre-Dame et qui serait le point d’entrée du dispositif touristique et éducatif majeur du site. On met en scène la longue perspective de l’Hôtel-Dieu (celle qui apparait dans des films tournés dans cet endroit). Le plancher du café Notre-Dame se situe dans le prolongement, de plain-pied, de celui de la cour qui le jouxte. La cour d’honneur devient un point d’articulation que nous avons rendu minéral afin d’en multiplier les usages possibles.

La cour d’honneur est tout à la fois, terrasse du Café Notre-Dame, lieu de manifestations diverses ou lieu d’expositions artistiques.

La terrasse, se situant juste au-dessus du pavillon d’entrée actuel de l’Hôpital, est aménagée en plateforme de pauses. Exposée au soleil, elle propose une vue imprenable sur la cathédrale de Notre-Dame, sur le parvis et sur la chapelle de l’Hôtel-Dieu.

Les cours SUD

Dans la partie la plus au Sud du projet de restructuration de l’Hôtel-Dieu, la cour de la Cité et la cour d’Arcole furent les cours de service de l’Hôtel-Dieu, se différenciant, par leur destination logistique, des cours réservées aux patients.

Dans le nouveau projet d’aménagement de cette partie de l’Hôtel-Dieu, tutoyant le Parvis de Notre-Dame, elles sont couvertes avec des verrières qui protègent de la pluie la totalité des surfaces existantes, réaménagées en surfaces disponibles pour des espaces dédiés à la gastronomie et aux commerces.

Les verrières

La géométrie de leur construction s’inscrit dans celle du grand Hôtel-Dieu. Leur construction respecte l’architecture d’origine de l’architecte Arthur-Stanislas DIET, accompagnant toutes les lignes de construction des façades existantes et périphériques.

Ce sont les corniches et les bandeaux existants qui définissent l’altimétrie des verrières et les points d’appuis qui sont ancrés dans les trumeaux participent à l’alternance des bandes pleines et des bandes vitrées qui couvrent les verrières.

Les façades

Les façades d’origine de l’Hôtel-Dieu sont conservées. Les registres d’arcatures, les parements de pierre de taille, les bossages en table, les allèges des baies, sont gardés. Une porte est créée dans l’axe du nouveau projet et les modifications récentes (mais peu opportunes) sont corrigées. La typologie des menuiseries d’origine est conservée avec soin.

Les clôtures

La cour de Lutèce, à l’Ouest, marque un accès majeur au projet qui se recompose avec le Palais de Justice de Paris. Le mur de clôture de la rue de la Cité est déposé. Cette disposition est un signe important pour marquer les nouveaux prolongements urbains réalisés depuis l’Hôtel-Dieu. Une grille le remplace, témoin évident des architectures du 19e siècle. L’ouvrage est posé sur l’assise du mur retiré.

Nourrie de nombreuses références de la Renaissance Florentine, l’architecture de l’Hôtel-Dieu reste savante. L’architecte Arthur Stanislas-DIET avait prolongé les arcatures de sa façade principale, par un grand banc en pierre. Ce dessin de façade sera évidemment conservé.

Le jardin et ses coursives en vis à vis

Le jardin est surélevé et les cours anglaises existantes sont conservées. La dimension insulaire du jardin est conservée.

A la fois connecté aux galeries par des passerelles, mais détaché morphologiquement de leur architecture par les cours anglaises, le jardin se présente sous la forme d’un îlot de verdure et de calme marquant le cœur de l’Hôtel-Dieu, mais aussi celui de l’Ile de la Cité.

Il reste appropriable par tous et lie naturellement l’aile institutionnelle à l’aile hospitalière du futur Hôtel-Dieu, restant toutefois accessible à tous les publics. Les salles de conférences et auditoriums se glissent sous le jardin en lieu et place de locaux désaffectés.

Le jardin, son eau, ses massifs et ses arbres

Avec son agencement particulier et ses parterres de végétaux et d’eau, le jardin de l’Hôtel-Dieu renforce son côté inattendu en plein cœur de Paris. Il est la pièce maitresse du dispositif urbain et fonctionnel du nouvel aménagement. Et c’est sa capacité à fédérer une multiplicité d’usages à l’intérieur d’un espace unique et ouvert qui apparait tout de suite quand on interroge le projet dans sa globalité.

Sa singularité est renforcée par des plantations choisies pour être en écho avec le caractère minéral des façades. La texture des feuillages et les variations saisonnières les rapprochent de la construction existante, faite de matières douces, toutes en modulations.

Ce sont des alignements de magnolias kobus qui colorent la pierre des bâtiments, quand viennent s’installer sous les frondaisons des poches de plantations qui fractionnent tout l’espace en alcôves. Ce sont des chambres de verdure qui différencient toutes les manières possibles de s’emparer des espaces du jardin et qui dessinent des intervalles faits d’intimité et de calme.

Le jardin est renforcé par l’installation de deux lignes d’eau peu profondes. Quand elles s’interrompent, c’est pour relier entre elles les limites opposées du jardin. L’eau conduit le patient ou le visiteur jusqu’à l’entrée à la Chapelle, soutenue par des d’arbres alignés accompagnant, dans une échelle plus large, la composition générale de l’Hôtel-Dieu.

MAI 2019

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