CUISINE CENTRALE DE NICE NICE 2017-2019
Informations Techniques
Maître d'ouvrage : Ville de Nice
Architecte : Anne Démians
Directeur de projet : Martin Mercier, Marielle Kremp
Chef de projet : Mathias Friedman
Équipe : Rachid Hentour, Adèle Pourreyron
Perspectives : Adèle Pourreyron
BET Façade : VP & Green
BET Structure : Bouygues Bâtiment Sud Est
BET Fluides : Artelia
BET Cuisiniste : AC2R
Acousticien : Acoustique et conseil
SDP : 5 300 m² SDP
Coût : 22 750 000 € HT
LES CUISINES SONT-ELLES LES ACCESSOIRES DES VILLES ?
La question posée par ce type de projet, pour les architectes, est de savoir comment les inscrire dans une ambition partagée avec leur commanditaire, ici, la ville de Nice.
On a l’habitude de croire que tout ce qui touche à l’usuel, au fonctionnel, au service, devrait s’en tenir à une architecture banale car les programmes qu’ils développent le sont aussi, par définition. Or, il n’existe pas, dans la nature, quoi que ce soit qui n’aie sa place et dont la forme ultime et développée serait celle d’une sous-nature.
Les cuisines sont-elles les accessoires de la Ville? On peut répondre que non et que tout programme, aussi banal soit-il, aussi lointain d’une église, d’un théâtre, d’un musée ou d’un opéra, devrait apporter aux architectes une occasion de surligner l’importance des «petites choses» pour un quotidien où un langage s’installerait entre public de quartier et architecture.
L’attention que je devais porter à cette intention se posa donc sur tous les éléments constitutifs du programme avec, en ligne de mire, une fonctionnalité qui ne souffrirait d’aucune réserve.
Le plan précéda donc toute autre forme d’intervention graphique jusqu’à trouver le parfait équilibre entre ce qui était indispensable à ce que tout marche bien et ce qui relevait d’une proposition inédite dans la disposition des éléments entre eux.
Le bâtiment se referme sur lui-même mais n’oublie jamais d’ouvrir quelques perspectives choisies sur les angles possibles. La matière est suffisamment transparente pour transporter l’espace de travail vers la lumière.
LE SITE ET LA VALLEE DU VAR
La plaine du Var est un site remarquable, façonné dans le temps par le Var et surplombé par les collines et s’ouvrant sur la Méditerranée. Cette vallée dispose d’une visibilité importante de toute part.
La plaine du Var en raison de la fertilité de son terrain, s’est développée autour d’une forte activité agricole et maraîchère. Depuis le siècle dernier, elle s’est transformée en une zone d’activité commerciale et industrielle tout en préservant sa mémoire agricole par la présence de nombreuses serres. De part et d’autre de la plaine du Var, longée par une voie autoroutière, se côtoient des logements, des zones commerciales, des équipements universitaires et sportifs, sans cohérence urbaine.
La construction de la Nouvelle Cuisine Centrale répond à l’ambition de la Ville de Nice d’inscrire le développement de la vallée du Var dans une nouvelle cohérence urbaine et architecturale.
L’EXEMPLARITE
L’intention est bien celle de «l’exemplarité»: réussir à travers une forme unique, un ensemble de sujets qui s’exprimeraient plus facilement dans le foisonnement de formes, de signes et de matières.
Visible depuis l’ensemble des hauteurs délimitant la vallée du Var, la Nouvelle Cuisine Centrale de Nice installe une volumétrie simple et fluide. Son enveloppe reste lisse et diaphane, simplement animée par des ouvertures choisies à partir des thèmes d’une cuisine industrielle. Ces cadrages exposent et insistent sur l’insertion d’un développement urbain dense, sans en afficher les dégâts.
Les nuisances visuelles et acoustiques habituellement liées à ce type d’activité sont maîtrisées par un dispositif spatial attentif à son environnement immédiat, l’UFR et les logements de la Sonacotra. Il s’agit d’offrir à la vue du voisinage immédiat des espaces extérieurs paysagers généreux et depuis les hauteurs alentours habitées une cinquième façade affranchie de toute résurgence technique.
Anne Démians